Comment la pratique de la méditation change notre façon d’être et de travailler

Vous ne connaissez pas Rick Rubin, le célèbre producteur de musique américain ? Et bien moi non plus jusqu’à ces derniers jours quand une amie suisse (Laurence, si tu passes par là, grand merci à toi) poste un article sur sa manière de travailler.

Il pratique la méditation depuis apparemment assez longtemps et cela se traduit de manière directe dans sa façon de travailler. J’en traduis un extrait pour ceux que l’anglais n’inspire pas vraiment.

(…) Les gens qui méditent développent une attention particulière: “Délibérée, à l’instant présent et sans jugement” dit Jon Kabat-Zinn. (…) “Beaucoup de gens n’écoutent pas, dit Rubin. Si vous les écoutez attentivement, ils vous disent ce dont ils ont besoin.” (…) ” Je passe du temps avec un artiste et j’écoute très attentivement ce qu’il me dit, je le fais parler de ce qui est vraiment important pour lui. (…)

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La méditation aide les gens à accepter la totalité de ce qu’ils vivent, le bon et le mauvais, la lumière et l’obscurité. Rubin ne juge pas ses artistes et cela lui permet de développer leur créativité. “J’essaie toujours de créer un environnement où l’artiste se sent assez à l’aise alors qu’il est à nu. Ca crée une zone de sécurité où il peut baisser complètement la garde, être vraiment lui-même et s’exposer. Quand les gens font ça, quand ils peuvent vraiment s’ouvrir, c’est très puissant.

A partir de leurs échanges, Rubin réfléchit à la meilleure manière de développer les forces des artistes et d’atténuer leurs faiblesses. (…).

“La méditation crée un état d’équilibre, de paix, de calme et d’ouverture qui fait émerger une toile vierge, une toile calme et neutre, explique Vered Hankin, une professeur assistante de recherche à l’école de médecine Feinberg de l’université Northwestern qui conduit une étude clinique sur la méditation. C’est à partir de ce point qu’on accède à la connaissance.” Quand le bavardage mental se calme, il y a des épisode de connexion, de vision pénétrante (…).

Pour Rubin, il peut être difficile pour les gens célèbres de faire du bon travail à cause de leur ego. Quand les artistes rencontrent le succès, ils sont moins enclins à écouter la vérité. “C’est la même chose avec les chefs d’entreprise qui réussissent. Ils sont entourés de gens qui leur disent qu’ils sont super, ce ne sont pas des conditions très propices à l’amélioration de leur travail. Si tout le monde autour de toi te dit que tu es super et qu’aucune vraie information ne t’est donnée, tu es un peu paumé.”

Donner du feedback sans mettre les gens sur la défensive, c’est l’un des grands challenges du leadership. Pour Rubin, ça se résume au fait de ne pas juger. “Quand je fais une critique, elle est très pragmatique, c’est comme quand en maths on se demande quelle est la meilleure méthode à appliquer pour trouver la bonne réponse. (…) Rubin explique qu’avec la méditation le feedback n’est plus pollué par l’égo, les je-sais-mieux-que-toi ou le jugement, tout ce qui fait que les managers se trompent dans ce genre de situation. Les maths sont une bonne analogie, parce qu’en mathématique il n’y a pas d’égo, juste des solutions plus élégantes ou plus justes.

Au bout du compte, la méthode de Rubin c’est le leadership par l’exemple. Il aide des artistes à faire des albums qui décrochent des disques de platine ou des Grammy awards en créant chez eux un état plus méditatif, même si eux ne méditent pas, c’est ce que Hankin appelle une méditation dyadique. “Il n’y a rien de mieux que quelqu’un qui est vraiment et complètement avec vous dans un état de méditation dyadique. Quand vous êtes avec quelqu’un qui est vraiment attentif, qui est conscient et ancré, alors vous êtes plus ancré et attentif. Les recherches montrent que nous partageons les états mentaux des gens qui nous entourent. Même s’ils ne peuvent pas le formaliser comme ça, les artistes qui travaillent avec Rubin deviennent à leur tour plus attentifs et ouverts. Cet état méditatif d’éveil comme on l’appelle est contagieux. “

Pour le texte dans sa totalité mais en anglais : c’est ici.