Je mets ici un extrait d’un message que j’ai envoyé en réponse à l’un de mes clients. Le problème évoqué touche à la peur, aux peurs qui émaillent le quotidien et nous empoisonnent si bien l’existence.
En retraite, j’ai été souvent surprise de voir à quel point c’était un sentiment que les retraitants avaient du mal à identifier, puis quand l’émotion était reconnue combien les parades spontanément mises en place étaient contreproductives. Tant que nous n’avons pas reconnu la nature des émotions qui nous agitent et que nous ne les acceptons pas pour ce qu’elles sont, le problème persiste et parfois s’amplifie, nous empêchant d’atteindre ce stade de tranquillité intérieure auquel nous aspirons tous.
Je pense, et nous en avons déjà parlé d’une manière ou d’une autre au fil des années, que la peur est elle un facteur de déstabilisation. On ne peut pas contrôler sa peur, au sens où l’on ne peut pas décider de lui « parler » raison pour la calmer ou la relativiser. Nous vivons tous avec un certain nombre de peurs que dans notre société avec lesquelles nous ne savons souvent pas vivre. D’autant moins à une époque où l’on a le sentiment de pouvoir contrôler notre environnement et nous-mêmes, que l’on doit être fort et battant. La peur devient alors souvent un élément à dissimuler. Elle est considérée comme le talon d’Achille des forts qui basculent alors dans le camp des faibles et des vaincus. Mauvaise pioche dans une société qui met l’accent sur la réussite, le succès. Mais des forts en quoi et des vaincus de quoi ?
Lutter contre la peur ne résout en rien le problème mais tend au contraire à l’amplifier. Rien de pire que les cadavres dans le placard fermé d’une porte contre laquelle on s’arqueboute. Le point de contention et de tension reste présent, alimentant souterrainement le sujet. Après des années de pratique de la méditation ma conviction et mon expérience c’est que reconnaître ce sentiment pour ce qu’il est et le laisser être reste encore la meilleure porte de sortie. Oui, mais comment faire ? Jetez un coup d’œil ici.