Il y a un discours du Bouddha (…) dans lequel il explique que le Dharma doit être enseigné précisément dans la langue maternelle de chacun. On ne doit pourtant pas perdre l’essence de l’enseignement. Si on s’efforce de ne pas heurter les idées et d’être accepté par la société, on perd la grandeur et la beauté d’un idéal complètement libérateur.
“Acquérir”, “devenir”, “posséder” et “conserver” sont les mots clés de note société. La libération est la voie du lâcher-prise, ne pas devenir, simplement être et renoncer. C’est l’exact opposé de ce que la société préconise. Le bouddhisme édulcoré se prêtant aux désirs de la société devient une approche psychologique qui ne contient que des vérités partielles. La pratique bouddhique est une volte-face de l’être intérieur, pas simplement une amélioration de son comportement ou de ses réactions. En Occident, cette tendance à réduire le bouddhisme menace son authenticité.
On doit s’assurer que le Dharma est enseigné dans un seul but, l’obtention du nirvana. C’est pour cela qu’on pratique, enseigne et médite dans la Voie du Bouddha. Il est important de garder à l’esprit cette ligne de conduite. Si on ne recherche plus le nirvana, alors le Dharma devient de la psychologie ou de la philosophie, ou même une association de gens qui partagent les mêmes idées.
Ayya Khema, citée dans “Rencontre avec des femmes remarquables – Méditation bouddhique et vie quotidienne” de Martine Batchelor, éditions Sully – p. 59